Repères
Questions / Objections / Réponses
Où en sommes-nous ?
"Vous voyez le mal partout : la langue française, les Miss France, la charge mentale, etc..."
Pris séparément certains faits ou coutumes peuvent paraître anodins, mais il faut voir chacun de ces éléments comme alimentant la mécanique d'un système global qui maintient les femmes en état d'infériorité et favorise les violences sexistes, sexuelles et conjugales...
A ce matraquage quotidien s'ajoute le poids de notre conditionnement historique, et de la méconnaissance de l'oppression des femmes apparue avec la sédentarisation.
Système patriarcal
Harcèlement de rue
Blagues grivoises
Baisers par surprise
Mariages précoces et forcés
Insultes sexistes
Viols
Féminicides
Mutilations sexuelles
Marchandisation des corps
Stéréotypes de genre
Objectification
Sexualisation systèmatique
Rémunération inférieure
Hyper-sexualisation
Humiliations, revenge porn
Discriminations
Violences scolaires
Crimes d'honneur
Cyber-sexisme
Dévalorisation du féminin
Excisions, infibulations
Complaisance sociétale
invisibilisation du féminin
puisque le masculin = neutre
Occupation inégale
de l'espace public
Emploi partiel imposé
Emplois précaires
œuvres féminines moins considérées
Infériorité économique
Travail familial gratuit
Accès à l'éducation
Stigmatisation sexuelle
érotisation de la violence contre les femmes dans l'art et la culture
Culpabilisation
grossesse, ivg
Règles grammaticales : le masculin l'emporte sur le féminin
Sacrifices professionnels
Paternalisme
Pincement de fesses
Monde androcentré
Romantisation
des féminicides
Feminism-washing
Violences
intra-familiales
Charges
éducatives
Dépossédées de leur corps
Poids des tâches ménagères
Suspiçion
d'incompétence
Invisibilité des femmes dans l'histoire
Manque de femme
aux postes de pouvoirs
Injonctions physiques
Qu'est-ce que c'est au fond le sexisme ?
On pourrait définir le sexisme comme "Tout acte, geste, représentation visuelle, propos oral ou écrit, pratique ou comportement fondés sur l‘idée qu’une personne ou un groupe de personnes est inférieur du fait de son sexe."
Porter atteinte à la dignité ou aux droits d’une personne, entraîner des souffrances de nature physique, sexuelle, psychologique ou socio-économique, créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, maintenir et renforcer les stéréotypes de genre...
Que dit la loi ?
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L'outrage sexiste est puni par la loi du 3 aout 2018,
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La loi du 23 mars 2006 oblige les employeurs à la prévention du harcèlement sexuel et à l'égalité de traitement,
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Depuis le 4 aout 2014, le CSA doit veiller à la lutte contre la diffusion des stéréotypes et des images dégradantes ou violentes dans l'audiovisuel ou la publicité et à la juste représentation des femmes.
Sur quoi le sexisme s'appuie t-il ?
Le sexisme s'appuie sur les stéréotypes de sexe, les représentations schématiques et globalisantes qui accentuent les différences entre filles et garçons sous prétexte d'ordre naturel ou de tradition. La généralisation de ce mécanisme, maintient une hiérarchie entre les sexes artificiellement.
Mais les femmes aiment soigner leur apparence, elles sont très heureuses de s'occuper de leur mari, de leurs enfants, de la maison...
Oui parce qu'elles ont le sentiment de correspondre à ce que la société patriarcale attend d'elles. Elles vivent par procuration dans le regard des hommes, mais par pour elles mêmes. Simone de Beauvoir a bien expliqué dans Le Deuxième Sexe, que "c'est encore par le désir des hommes que les femmes pensent". Le sociologue Pierre Bourdieu dans La domination Masculine a aussi dénoncé un conditionnement inconscient tellement ancré en nous, que nous ne le percevons plus.
Ah les féministes... des frustrées sexuelles, des moches, des excitées !
Il faut remettre les choses dans l'ordre : il n'y aurait pas de féminisme sans domination masculine. C'est parce que certains hommes ont peur de perdre leurs privilèges, qu'ils discréditent la parole de celles qui luttent pour l'égalité. Ils tentent de les neutraliser en les humiliant en s'en prenant à leur physique, à leur vie intime ou en insinuant un déséquilibre mental. Sexualiser est une façon très fréquente de rabaisser et d'empêcher toute contestation.
Je suis contre la discrimination positive... c'est mépriser les femmes que de ne pas appliquer des critères de valeur.
La discrimination positive divise aussi les féministes. Cependant, il faut considérer que les critères de "valeurs" sont souvent envisagés du point de vue des hommes et d'autre part, mettre en avant les femmes permet de rompre avec le cercle vicieux : invisiblité-absence. Les modèles d'identifications dans lesquelles les femmes peuvent se projeter sont une raison importante du manque de femmes.
On ne peut plus rien dire, ni plus rien faire !
Cette expression caricaturale évacue la question de l'égalité et de l'intérêt des femmes. Les rôles sont inversés : les oppresseurs s'imaginent être les opprimés tout en continuant de voir le monde de leur unique point de vue. Ce qui veut dire aussi qu'avant, les violences sexistes ou sexuelles pouvaient passer inaperçues...
Les femmes sont inférieures, c'est la nature ! (ou la volonté de Dieu !)
Si la nature a fait les individus mâles plus puissants physiquement, elle n'a pas instauré de hiérarchie entre les sexes. C'est d'ailleurs vérifiable chez les animaux. Le mythe de l'ordre naturel sert de prétexte à la légitimation de la domination masculine. Cet argument nie la responsabilité de la socio-culture dans l'édification de l'idéologie sexiste.
D'ailleurs, les découvertes archéologiques vont dans le sens de sociétés anciennes égalitaires ou même matrilinéaires. Les traces de maltraitance sur les femmes n'apparaissent qu'à partir de la sédentarisation et du développement culturel. Les mythes ont artificiellement exagéré les différences entre femmes et hommes. Les prémices de la culture ont contribué à installer une hiérarchie et légitimer l'oppression des femmes.
Le génie féminin, ça n'existe pas ! sinon ça se saurait...
Les faits historiques ne permettent pas de poser la question en ces termes :
- Les femmes n'ont pas pu bénéficier des mêmes conditions que les hommes : elles ont été longtemps interdites d'accès aux études, aux formations, à la professionnalisation, sous prétexte d'une infériorité intellectuelle. Pourtant, on sait depuis quelques décennies qu'il n'y a aucune différence fonctionnelle des cerveaux féminins et masculins.
- Notre culture a maintenu les femmes enfermées, réduites à la sphère familiale et les a dissuadé de prendre la parole, de s'exprimer. L'exemple de Nannerl la sœur aînée de Mozart est parlant : tout aussi douée que son frère, elle a donné de nombreux concerts à travers l'Europe avec son jeune frère, elle composait et était encouragée à le faire par le dauphin du roi de France. Pourtant, à l'âge de 17 ans, son père lui a signifié qu'elle devait se marier et cesser toute activité autre que celle dédiée à son foyer.
- D'autre part, dès qu'une femme a été l'auteure de découvertes, d'inventions ou de créations, son travail a été dénigré, peu considéré, parfois attribué à des hommes et effacé.